Prolongement de la Pénétrante
Cannes- Grasse :
LA SOLUTION SOUTERRAINE
Une route invisible...


Monsieur le Président du Conseil Général des Alpes-Maritimes 
Monsieur le Commissaire Enquêteur, 
 
 
Messieurs 
 
Je tiens tout d' abord à vous préciser que je ne suis aucunement impacté personnellement par les inconvénients actuels de circulation, ni exproprié ( ni en attente ), ni en bordure du prolongement que vous souhaitez mettre en œuvre. Je suis simplement un citoyen aimant sa ville et excédé par le manque d'implication de nos élus de tous bords pour cette situation qui pollue la vie de dizaine de milliers de nos concitoyens depuis des décennies. 
 
La solution proposée dans cette enquête est a mon sens inutile, destructrice pour l'environnement et pour la qualité de vie des riverains et des commerçants de Saint-Jacques, Saint-Antoine, Sainte-Anne, Saint-François et Grassois en général, et n'apportera aucune satisfaction. Elle n'apportera, non plus, aucune amélioration à nos chers voisins plus à l'ouest de Grasse. 
 
Je suis défavorable à ce projet et me permets de vous exposer ici mes constatations, mes prévisions si cette portion de la pénétrante devait être réalisée et mes idées alternatives à ce projet que j'aimerais que les services concernés étudient sérieusement. 
 
Je regrette vivement que cette enquête publique se déroule à six mois des élections municipales et j'aimerais que l'intérêt général pour tous nos concitoyens prime sur la propagande électoraliste, partisane et politicienne. 
 
Je découvre dans la transcription de votre projet quelques erreurs mais surtout l'absence du comptage des véhicules entre le rond-point des termes et le débouché à Saint-Jacques. Pourtant le plus grand nombre d'automobilistes qui empruntent actuellement le chemin des Chênes, des Chèvrefeuilles et du Grand Chêne arrivent de Peymeinade, Le Tignet, Cabris, Spéracèdes, Saint-Cézaire sur Siagne, Saint-Vallier de Thiey et de l'est varois. Pour confirmer mon propos il suffit de se rendre le matin sur l'axe de ces trois chemins, et de constater depuis l'intersection du chemin des chênes et de la route de Draguignan, le flot incessant de véhicules qui arrive de cette dernière. Depuis la mise en service de la bretelle des castors, la vitesse a augmenté depuis ce point jusqu’à l’entrée de la pénétrante, ce qui prouve le désengorgement du rond point de Perdigon, mais le nombre important de véhicules empruntant ces voies reste le même.  
 
Ce constat me conforte dans mon idée que ces voies actuelles ou futures sont à 90 % des voies de transit pour nos voisins de l'ouest grassois, pour rejoindre les technopoles ou villes côtières de notre département. 
 
Soyons pragmatique et objectif. Si ce nouveau tronçon était réalisé, le plus important flux viendrait buter sur le giratoire de Jean-Girard. Les automobilistes n'auront pas d'autres choix que d'emprunter les solutions alternatives soit, le même itinéraire actuel. Dans ce cas l'amélioration sera inexistante. De plus, les véhicules sortant de ce nouvel itinéraire viendront obstruer, de manière encore plus significative qu'à ce jour, le rond point de la halte, avec pour effet l'encombrement des liaisons en amont depuis le centre ville de Grasse déjà en difficulté et saturé. 
 
Devant cette paralysie il faudra donc trouver des solutions pour résorber ce point noir. Il conviendra alors de poursuivre la pénétrante jusqu'au rond-point des termes à l'entrée de Peymeinade. Quelles solutions ? Comme évoqué parfois les années précédentes, un contournement par le Parc de Canteperdrix, des viaducs et élargissements au Boulevard Louis Icard ou la création d'une voie à travers le quartier de Saint-François. Voilà les raisons pour lesquelles j'affirme plus haut que cette solution est traumatisante pour les Quartiers Saint-Jacques, Saint-Antoine, Saint-François et Sainte-Anne. Peut-être est-il envisagé à tort qu'un itinéraire de contournement par la vallée de la Frayère est la solution au problème. Je considère que cette solution ne résoudra en rien le problème de notre secteur. Car une majorité des automobilistes ne descendront pas depuis le pénétrante Cannes-Grasse, à la sortie de l’alambic, jusqu'à Auribeau puis remonter la vallée de la Frayère sortir du coté du Tignet pour revenir sur Peymeinade. Ce détour les obligerait à effectuer combien de kilomètres supplémentaires ? Donc encore une dégradation supplémentaire de notre environnement et une augmentation de la pollution sonore et olfactive pour ce rajout kilométrique.  
 
Aux 80 millions d'Euros estimés pour cette seule portion ( 68.5 M€ + 15 % de suppléments inéluctables ) encore une centaine de millions d'Euros pour le prolongement jusqu'au rond point des Termes, avec de nouveaux viaducs, car la topographie du secteur l'exige. Au bas mot près de 200 M€ seront dépensés, sans compter le calibrage de la route de Pégomas pour permettre la liaison jusqu'à Auribeau et les frais pour cette contournante de la vallée de la Frayère jusqu'au Tignet. 200, 300 M€ seront nécessaire pour la réaliser ? Sans être médium, je suis certain que nous ne verrons ni vous ni moi cette réalisation. Au final nous allons nous retrouver avec une facture colossale totale de 400, 500 M€ ou plus, pour une dégradation affligeante de tout un secteur, si cela devait se concrétiser. 
 
Les habitants de l’Est varois, qui travaillent sur le secteur Pégomas, La Roquette sur Siagne, Mandelieu ou Cannes empruntent l’autoroute ( Cannes-Fayence ), dont cette portion ne connait pas de bouchon, pour leur trajet Maison-Travail. Il est inutile de vouloir les inciter à remonter plus au nord, dégrader Pégomas et Auribeau sur Siagne, pour leurs parcours journaliers. Je considère que cette contournante est inutile, d’autant plus si nous parvenons à fluidifier notre secteur.  
 
Pour ce faire, je demande au Maître d’ouvrage de ces infrastructures de faire l’étude sérieuse et objective de la création d’un tunnel monotube de 8 mètres de large ( soit deux voies plus une de secours ) qui relierait l’actuelle sortie de la pénétrante au niveau des Castors à Saint-Antoine pour arriver dans le rond point des Termes à l’entrée de Peymeinade, déjà proportionné pour un tel trafic de véhicules. Le temps de parcours pour nos voisins plus à l’ouest de Grasse serait extrêmement réduit, avec pour effet bénéfique pour ceux-là, moins de stress et de temps perdus, et mettrait un terme définitif aux désagréments écologiques, olfactifs, sonores et polluants, que subissent et subiraient les riverains des quatre quartiers que sont Sainte-Anne, Saint-Jacques, Saint-Antoine, Saint-François. En effet, ils n’auraient plus qu’à supporter les déplacements urbains incompressibles de nos concitoyens grassois, donc bien plus minimes et légitimes de nos quartiers résidentiels. 
 
En espérant que mes remarques et propositions seront entendues, je vous prie de croire, Monsieur le Président du Conseil Général des Alpes-Maritimes, Monsieur le Commissaire Enquêteur, à l’assurance de mes plus respectueuses salutations. 
 
 
Philippe CHIAPELLI